Rhum Père Labat
Le rhum Père Labat produit à la distillerie Poisson, est un symbole de la Guadeloupe à plus d’un titre. Son rhum, s’il est produit un volume modeste, garde un nom réputé.
C’est aussi un témoin de l’histoire caribéenne. La marque fait référence au Père Labat, un prêtre missionnaire qui a participé à l’élaboration du rhum dans sa version moderne, tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Père Labat, c’est avant tout un terroir, celui d’une des îles de l’archipel de Guadeloupe : Marie-Galante. Sur cette île ‘aux cent moulins’ et au micro-climat très sec, tout le processus depuis les variétés exceptionnelles de canne à sucre qui y poussent, la coupe, la durée de fermentation, l’eau utilisée pour la réduction, tout cela contribue à dessiner un terroir très concentré et distinct de ses voisins.
L’histoire du rhum Père Labat
La distillerie du Père Labat est chargée d’histoire. C’est la plus ancienne de l’île. Avant d’être une distillerie, c’était une sucrière dont les origines remontent au XVIIIe siècle.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Catherine Poisson fait l’acquisition d’un domaine à Grand-Bourg, sur l’île de Marie-Galante. Mais il faut encore attendre 1863, pour que cette propriété devienne une usine sucrière. Les premiers temps, l’exploitation cultive uniquement de la canne à sucre.
Au début du XXe siècle, Édouard Rameau rachète les lieux et décide de les faire évoluer. Son projet : une distillerie. En 1916, la nouvelle structure commercialise ses premières bouteilles de rhum.
Le rhum Père Labat est né. Son nom fait référence à Jean-Baptiste Labat, un prêtre missionnaire qui effectua son premier voyage en Martinique en 1693. Il améliora le processus de distillation déjà en place en important des alambics charentais à passe et à repasse.
Par la suite, le rhum Père Labat s’est imposé comme un incontournable du rhum de Guadeloupe. Avec une production annuelle pourtant modeste (300 000 à 400 000 litres de rhum par an), c’est pourtant une des marques les plus réputées.
Quels sont les procédés de distillation du rhum Père Labat ?
Les cuvées Père Labat sont des rhums agricoles, issus de la distillation du jus de canne à sucre fermenté (aussi appelé vesou).
Avant la fermentation et la distillation, tout commence avec la sélection des cannes à sucre. Celles-ci sont choisies avec soin pour leurs qualités gustatives. Elles sont récoltées à la main, ce qui permet d’avoir moins de déchet sur la tige. La tige elle-même est plus longue, ce qui offre un taux de saccharose plus élevé.
On les broie ensuite pour en extraire le jus de canne. Celui-ci reste ensuite à reposer pendant 48 à 72 heures. Le « vin de canne » ou « vesou » qui en résulte est ensuite distillé dans un alambic à colonne. Le distillat qui en sort a un taux d’alcool faible, environ 70°, pour conserver les arômes des fruits.
Le Père Labat 707 est un rhum brut de colonne, à 70,7° d’alcool. Comme son nom l’indique, il est tel qu’il était à la sortie de l’alambic. Autrement dit, son taux d’alcool n’a pas été réduit à l’eau.
Les autres rhums blanc Père Labat, dont le célèbre 59°, ont été réduits après distillation. Père Labat fut une des premières maisons à populariser les rhums dits ‘overproof’, qui titrent à plus de 50°.
D’autres rhums sont mis à vieillir dans des foudres ou en fût de chêne. Ils y prennent cette couleur dorée et voient leurs arômes fruités enrichis par des notes boisées et épicées, avec de belles notes de cacao et de café, qui prennent toute leur ampleur dans des cuvées comme le Père Labat 8 ans d’âge.